Rome : des militants dénoncent les féminicides en peignant de rouge des escaliers surplombés par une église emblématique
Des militants dénonçant les violences faites aux femmes ont lancé mercredi de la peinture rouge sur la célèbre Place d'Espagne à Rome, sur l'escalier qui mène à l'église de la Trinité-des-Monts, affirmant qu'elle représentait le sang des victimes.
Six militants du groupe italien "Bruciamo Tutto" (Brûlons tout), ont été interpelés par la police à la suite de cette manifestation où ils ont utilisé, selon eux, de la peinture pour enfants, donc lavable.
Ils ont brandi des feuilles de papier énumérant les récentes victimes de violence contre les femmes.
"C’est leur sang, un massacre que la société refuse de voir (...) comme s’il était normal de mourir des mains de son propre mari, partenaire ou fils", a déclaré un militant, selon un communiqué de Bruciamo tutto.
Le nom du groupe provient des commentaires de la sœur de Giulia Cecchettin, une étudiante universitaire tuée par son ex-petit ami l'année dernière dans une affaire qui a déclenché la douleur et la colère de tout le pays face à la violence à l'égard des femmes.
"N'observez pas une minute de silence pour Giulia, mais brûlez tout", avait déclaré Elena Cecchettin à l'époque, appelant à une révolution culturelle.
L'escalier, conçu par l'architecte Francesco de Sanctis entre 1723 et 1726 et dominé par l'église de la Trinité-des-Monts. Il s'agit d'un des monuments les plus emblématiques de la capitale italienne.
Quant à l'église, qui a été confiée à la Communauté de l'Emmanuel en 2016, elle fait partie des cinq églises francophones de la capitale italienne. Sa façade, mondialement connue avec ses deux clochers symétriques datant de 1495, surplombe la place d'Espagne.
Les manifestants, souvent des militants pour le climat, ciblent de plus en plus souvent des sites culturels dans leurs campagnes afin d'obtenir davantage de publicité.
La semaine dernière, des militants de l'association anglaise "Just Stop Oil" ont pulvérisé une substance orange sur Stonehenge, site préhistorique inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le gouvernement de la Première ministre italienne d'extrême droite, Giorgia Meloni, a renforcé les sanctions à l'encontre des personnes qui endommagent des monuments et des sites culturels.
La Rédaction (avec AFP)